Un projet culturel d’essence littéraire d’où cette référence volontaire à un grand titre de la littérature contemporaine : Réparer les vivants de Maylis de Kérangal.
Mais ici la réparation est toute autre. Elle est révélation de soi pour des collégiens par la fiction romanesque, l’imaginaire, l’écriture, la prise de parole et l’engagement dans un projet permettant à chacun de retrouver l’estime de soi dans le groupe et au sein de son établissement. « Le héros, écrit Boris Cyrulnik, est notre porte-parole, il donne de nous-même une image revalorisée. (…) Le héros, sa vie, son œuvre racontent une histoire de réparation dans des contextes culturels qui ne cessent de changer. »
Ce projet a pour conséquence de lutter contre le décrochage scolaire sans stigmatisation. C’est pourquoi la constitution des groupes de travail et la présentation du projet sont capitales en mettant en avant par exemple, les compétences de chacun que l’écriture du roman aidera à exprimer.
L’expérience prouve qu’il est nécessaire d’inclure les parents dans le projet.
Une action validée et subventionnée par l’IA en 2015-2016.
Et soutenu par la Sofia, la Fondation Jan Michalski pour l'écriture et la littérature, le Conseil Départemental 31, la mairie de Toulouse, le CFC, la Fondation du Crédit Mutuel pour la Lecture, la Société des Gens de Lettres, la Fondation d'entreprise La Poste.
Lycée Lucas de Nehou - Octobre 2020 : au tableau, premières idées de scénario
Partenaires pour les citoyens de demain
Aujourd’hui, nombre de collégiens sont confrontés à un rétrécissement du vocabulaire et à un appauvrissement du langage écrit et parlé. Facteur d’amalgame, cette perte de sens risque de générer chez eux des comportements de repli, de marginalisation et une incompréhension du monde qui nous concernent tous.
« Avoir les mots pour le dire… Notre bien le plus précieux… Appréhender le réel… Partir à la conquête… » écrivent nos auteurs partenaires dans leurs témoignages. Du latin « reparare », nous dit Mercedes Déambrosis : « Préparer à nouveau, donner des forces, rendre sa dignité… » Nos mots et notre langage ne peuvent en effet souffrir de perdre de leur signification et du pouvoir que nous leur conférons.
C’est dans le but de réparer ensemble ce langage parfois dégradé, qu’enseignants, écrivains, parents d’élèves, étudiants et intervenants de la chaîne du livre, avons créé l’association Réparer le langage, je peux.
Pour que nos jeunes les plus exposés aient les moyens de s’exprimer et acquièrent structuration et estime d’eux-mêmes, nous nous proposons d’engager, avec un écrivain par collège, une véritable action en trois étapes sur toute l’année scolaire : Ecriture d’un roman collectif - Impression de ce « vrai livre » - Présentation dans un Salon du livre consacré à ces jeunes collégiens devenus auteurs.
Les mots et le langage, et ce que nous exprimons et créons grâce à eux, ne doivent pas être ni une barrière, ni une difficulté supplémentaire pour communiquer. Ils ne sont pas un facteur d’exclusion mais au contraire le lien qui nous relie les uns aux autres. Ils doivent être nos outils de mieux être et de partage, pour mieux vivre ensemble. Ils doivent être les outils de notre bonheur.
Sandrine Vermot-Desroches
Enseignante et écrivain
Directrice de l'association Réparer le langage, je peux